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Bien ordinaire ! (Forum)

par Dédé ⌂ @, lundi 22 octobre 2018, 17:25 (il y a 1985 jours)

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Robert Charlebois - Ordinaire
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Que serait la vie sans émotions et que serait l'amitié sans esprit et cœur pour l'émanciper ? Que serait la compassion sans l'amour pour l'autre et que serait le silence sans cris ?

Je pourrais quasiment écrire un livre avec ce genre de questionnement tellement que je tiens à cœur ce que nous vivons, nous les êtres-humains. La vie est tellement fragile qu'il ne faut que quelques secondes pour la perdre et pourtant, il y a bel et bien un oubli qui se fait, on se croit souvent infaillible mais il n'a rien de plus puissant que la fatalité. Le pire, elle ne crie pas gare et elle peut t'enlever l'amour de ta vie.

Au métier que je faisais, le drame n'était pas seulement palpable, il coulait dans mes veines tellement que les émotions étaient vives. J'ai été bien triste d'apprendre que je ne pouvais plus pratiquer ce métier que ça m'a rendu malade dans tout le sens du terme. Ça fait déjà 24 ans depuis le jour que l'on me l'a dit, j'en rêve encore la nuit. Considérant l'état physique actuel et le temps qui s'est écoulé, je serais sans doute mort aujourd'hui, parce que je n'aurais pas eu le temps d'écouter mon corps, je roulais plus vite que l'ambulance dans ma vie personnelle et professionnelle. Je n'aurais pas eu ce réflexe de consulter même si mon corps m'a foutu la trouille lorsque j'ai fait une arythmie cardiaque ( tachycardie élevée ) en me présentant aux urgences ici à Granby. Non, je n'aurais pas eu ce réflexe car j'étais infaillible et je ne me permettais pas la défaillance, je roulais à plein régime.

Ce que je reproche le plus de ma lésion, n'est pas la souffrance. Oui certes, ça démoralise la souffrance mais il y a un mal encore plus pernicieux que la souffrance physique, c'est le fait de devenir un ermite social. C'est là que j'ai vu que je n'étais rien de moins qu'un numéro de carte de punch. Pas d'implication égale tout seul dans ton coin. Le pire, c'est que je ne peux absolument pas en vouloir aux gens, je suis bien que chez moi parce que je peux m'étendre sur le divan ou mon lit lorsque la douleur devient trop extrême et la moitié du temps, elle est extrême. Depuis ma lésion, il ne s'est pas passé une journée sans subir les foudres de la douleur physique. Dieu sait que mon chemin était parsemé de ronces, j'ai failli à quelques occasions de me laisser accroché aux ronces !

Ce n'est rien, c'est bien ordinaire que je me dis, il y a bien pire dans la vie, juste à ouvrir la télé et voir ce qui se passe, même en sortant de mon appart, je le sens le moral, il sent le fond de poubelle tellement que je vois les gens se déshumaniser. Je n'ai que ça à faire à renifler cette odeur fétide tellement que la misère est omniprésente autour de moi. Lorsque c'est rendu que des gens se battent pour passer la ligne d'attente pour se procurer du pot à la SQDC, c'est signe que le gouvernement a de la poigne pour encadrer des animaux !

Ça l'air dur à lire, certes, il n'en demeure pas moins que nous sommes qu'un numéro social et que si tu ne travailles pas, tu n'es qu'une miette en recevant des miettes. Pendant ce temps, nos élus se goinfrent et dépensent plus qu'une personne sur l'aide sociale, et osent même donner généreusement un pourboire qui ferait nourrir une personne pour une journée. Sans compter que ça coûte une fortune avec leur brassage d'idées qu'en coupant le gouvernement sur toute la ligne, ça n'existerait plus un déficit !

Oui je suis bien un homme ordinaire et je n'ai aucun poids devant la misère humaine, devant ces conditions de vie auxquelles nous vivons depuis que le monde est monde. Ça pas d'importance, la fatalité est infaillible, que tu sois pauvre ou riche.

" Il pris un join, l'alluma et dit ; prenez et fumez-en tous car ceci est le restant de la dignité humaine ! "

Dédé

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