Source : Des Québécois nés en Russie «ont honte» de leur pays d’origine

OLIVIER FAUCHER
Vendredi, 25 février 2022 22:54
MISE À JOUR Vendredi, 25 février 2022 22:54

Des Québécois d’origine russe vivent mal la décision de leur pays natal d’envahir l’Ukraine et se sentent pris entre leur amour pour la patrie et «la honte» des répercussions d’une guerre.

«Sentir que c’est mon pays d’origine qui fait ça, ça me met dans un état conflictuel. Il y a la rage, la honte, le sentiment de culpabilité», confie Marina Monossova. La Montréalaise d’adoption a de la difficulté à dormir et à se concentrer au travail depuis que la Russie a attaqué l’Ukraine mercredi matin.

La femme de 51 ans, qui a immigré au Canada en 2002 alors qu’elle vivait à Moscou avec son mari, s’est toujours méfiée de Vladimir Poutine. C’est d’ailleurs à cause du président russe qu’elle avait décidé à l’époque de quitter le pays.

«C’est normal de vouloir aimer son pays, sa culture, d’en parler avec fierté», dit-elle, mais elle croit que ce sera plus difficile de le faire à partir de maintenant.

Russes, mais contre Poutine

Bien que certains citoyens d’origine russe ne soient pas contre l’intervention militaire de Poutine, la majorité rencontrée par Le Journal n’approuve pas cette guerre.

Darya Simonova, 27 ans, est aussi envahie d’un sentiment de «honte» depuis quelques jours. «Je suis extrêmement triste», dit celle qui s’oppose également au régime de Poutine.

«J’aimerais demander aux Québécois de ne pas nous [la communauté originaire de Russie] blâmer et de demander à leur gouvernement d’aider les Ukrainiens», exprime la femme née en Sibérie qui a immigré au Canada en 2016.

«Le plus gros problème, c’est que nous avons peur de nous tenir debout, dit-elle. Elle souligna, entre autres, les arrestations massives survenues lors des manifestations récentes contre la guerre en Russie. Ce n’est pas notre faute ce que notre gouvernement fait, mais c’est notre responsabilité parce qu’on l’a laissé faire.»

Vadim, qui a voulu taire son nom de famille, car il craint des représailles contre sa famille encore en Russie, s’inquiète de la perception que les gens auront de lui.

«J’ai peur que les gens se méfient de moi parce que je suis russe», confie-t-il.

«Mon message principal, c’est que les gens aient plus d’empathie envers les Russes et que le gouvernement du Canada accepte ici les Russes qui sont contre la guerre», ajoute-t-il. L’homme de 40 ans originaire de la région de Saint-Pétersbourg craint ne pas pouvoir revoir sa famille en Russie, puisqu’il ne veut pas faire partie d’une mobilisation éventuelle dans l’armée russe.

Il est certain que les russes qui se sont installés au Canada vont être des cibles, c'est toujours ainsi lorsqu'il y a un conflit mondial à quelque part. Les chinois ont eu cette médecine et les italiens aussi, ainsi qu'autres ethnies évidemment. Il y a tellement d'imbéciles sur la planète quelque soit l'endroit, pour responsabiliser une personne en lui signifiant son ethnie qui les dérange, comme étant responsable du conflit. Pas fort.

Même Ovechkin a dû rappeler lors d'un point de presse qu'il n'était pas d'accord avec Poutine pour cette guerre du sociopathe, même s'il a déjà dit dans le passé qu'il était pro Poutine.

Chose certaine, si je serais un russe d'origine, je ne retournerais pas au pays parce que je serais immédiatement saisi pour une mobilisation à l'armée russe. J'aime trop mes «kamarades».

Dédé

Un peu comme c'est arrivé aux Chinois lors du début de la pandémie. On se souviens des 2 filles asiatiques qui s'étaient faites agressées dans le métro à Montréal.