Source : Québec a été «pris de court» par le manque d’électricité, admet Fitzgibbon

SYLVAIN LAROCQUE
Mercredi, 3 avril 2024 00:00

MISE À JOUR Mercredi, 3 avril 2024 00:00

Le gouvernement Legault a été «pris de court» par la pénurie d’électricité que s’apprête à connaître le Québec, a admis lundi Pierre Fitzgibbon.

«Oui, on a été pris de court, clairement. Hydro-Québec aussi. Les projets industriels n’avaient pas été planifiés comme il faut. Mais je pense que c’est un phénomène qui est relativement mondial», a déclaré le ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie lors d’un événement organisé par le Cercle canadien.

M. Fitzgibbon a noté que plusieurs multinationales se sont tournées vers le Québec pour réaliser des projets de décarbonation, lesquels visent notamment à convertir à l’électricité des processus industriels qui sont actuellement alimentés aux énergies fossiles.

«Je pense que les gens avaient sous-évalué les implications de la décarbonation» sur les besoins en électricité du Québec, a soutenu le ministre.

«Incrédules»

Plusieurs industriels ont eux aussi été pris par surprise par la fin abrupte des surplus d’électricité, qui est apparue au début de 2022.

«Certains sont encore un peu incrédules, a affirmé Pierre Fitzgibbon. Ça [faisait] tellement longtemps qu’on [parlait] de surplus que l’ajustement n’est pas encore totalement bien métabolisé.»

Plus de 150 projets industriels totalisant 13 500 mégawatts (MW) – soit le tiers de la capacité de production d’Hydro-Québec – se trouvent actuellement sur le bureau du ministre.

À peine une poignée d’entre eux recevront le feu vert du gouvernement. Québec prévoyait annoncer les projets retenus avant la fin mars, mais l’analyse a pris plus de temps que prévu. Ce n’est que dans quelques semaines, lorsqu'Hydro-Québec aura conclu ses propres études, que les heureux élus seront dévoilés.

«Seulement quelques centaines [de MW] seront accordés à court terme, a précisé M. Fitzgibbon. [...] C’est difficile d’avoir à choisir et de devoir refuser de bons projets.»

En février, Le Journal a révélé que le Québec n’a pas suffisamment d’électricité pour alimenter des projets qui étaient pourtant officiellement «engagés» en décembre 2022.

Des projets «structurants» devront attendre

Hydro prévoit être en mesure d’ajouter environ 3300 MW à sa capacité de production, mais pas avant 2029, à moins que la société d’État trouve des façons d’accélérer les travaux.

«D’ici là, on devra accorder les mégawatts avec une très grande parcimonie, a rappelé le ministre. Il y aura une certaine pause de nouveaux projets structurants.»

Pierre Fitzgibbon n'a pas voulu dire s'il allait autoriser le projet d'usine de cathodes de Honda. En revanche, il s'est montré ouvert à ce que le géant japonais se voit octroyer la «détention partielle» de Nemaska Lithium, une entreprise dont le gouvernement est copropriétaire.

L’allocution de M. Fitzgibbon a été perturbée par une manifestation de syndiqués affiliés à la CSN et au Syndicat des professionnels du gouvernement du Québec. Les protestataires ont quitté le Palais des congrès de Montréal dans le calme après une vingtaine de minutes.
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Le gouvernement savait qu'en plaçant la décarbonation comme étant une obligation pour tous les secteurs d'activité et sociale, qu'il y aurait une surcharge de demande pour l'électricité. Pourquoi il n'a pas bougé immédiatement pour remédier à cette situation avant d'en arriver une telle pénurie ?

Imaginez lorsque la flotte routière du Québec en 2030 avec zéro émission, ça va être beau aux bornes de recharge, à moins de créer des arrêts routiers avec des éoliennes pour fournir cette demande croissante, je ne vois pas comment Hydro Québec va fournir de l'électricité avec ce qu'il a actuellement en fourniture bientôt obsolète. Ces éoliennes vont certainement être fournies par le secteur privé, aucun doute là-dessus.

Le gouvernement devra encore déforester et faire dévier des cours d'eau pour installer une ou d'autres installation de centrales électriques. Ça va être joli dans le grand nord.

Dédé

La CAQ se prépare à nous enfoncer le privé dans le fond et très loin.

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Ben non, ben non, ce sont des idées que nous nous faisons !

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