La drôle de défaite de Poildecul ! (Forum)

par Blake, mardi 29 avril 2025, 21:24 (il y a 2 jours) @ Dédé

Source : La drôle de défaite de Pierre Poilievre

Publié à 13 h 38

Pierre Poilievre a réussi à arracher le meilleur pourcentage de votes pour un parti conservateur depuis Brian Mulroney en 1988. Mais il n’a pas réussi à former le gouvernement. En plus, il a lui-même perdu son siège dans Carleton.

Drôle de défaite…

Le titre du roman de cette campagne électorale pourrait être : Trump, le meilleur ennemi de Carney, tellement les attaques du président américain ont changé le paysage politique canadien après ses lubies d’annexion et de 51e État.

Mais le sous-titre de ce roman de la campagne électorale doit faire écho à un vieux hit de U2 : Poilievre : si loin, si proche.

Il y a exactement un an, Pierre Poilievre était à 42,1 %, 18 points devant les libéraux de Justin Trudeau. Dans cette élection, le seul sondage qui compte, les conservateurs ont récolté 41,4 % des voix. Le vote conservateur ne s’est pas écroulé, loin de là.

C’est le vote néo-démocrate et vert qui s’est écroulé. Le vote bloquiste, lui, a reculé sans s’écrouler. Ces voix néo-démocrates, vertes et bloquistes sont (principalement) allées aux libéraux.

Dans un univers politique normal, dans un univers politique où le Big Bang Trump n’existe pas, Pierre Poilievre est probablement premier ministre, aujourd’hui. Mais comme l’a dit Trump au cours des dernières heures, il ne gère pas que les États-Unis, il gère aussi le monde…

La formule relève bien sûr des faits alternatifs chers aux trumpistes, mais on ne peut nier que Trump suscite des réactions viscérales partout dans le monde. Les Canadiens se sentent particulièrement menacés par le président américain qui voit la Russie comme une amie et le Canada comme une nuisance. Et c’est pourquoi les Canadiens ont voté contre lui, Trump, lundi.

Pierre Poilievre va-t-il réussir à rester chef du Parti conservateur ? Son parti n’a pas pardonné la défaite à ses prédécesseurs Erin O’Toole et Andrew Scheer, qui ont rapidement été évincés. On verra si M. Poilievre échappe aux lois de la gravité conservatrices.

Je constatais lundi le gloussement de voix progressistes devant la défaite des conservateurs et celle, personnelle, de son chef dans Carleton. C’est au minimum imprudent : avec à peine deux points de pourcentage de moins que les libéraux, le conservatisme à la sauce Poilievre est au goût d’une part substantielle de l’électorat canadien.

On dira que le chef conservateur aurait dû être plus ouvert aux médias, qu’il aurait dû être plus focalisé sur la menace Trump, qu’il aurait dû être plus souriant, moins rageur…

Peut-être, peut-être…

Je ne pense pas que Poilievre, l’homme, puisse changer. Quand il attaque, il respire la sincérité. On le sent parfaitement à l’aise dans l’attaque limite vicieuse, dans l’anathème. Et quand il sourit, l’ex-député de Carleton transpire justement le manque de sincérité.

Mais avec son style et son message, M. Poilievre a quand même rallié près de 8 millions de Canadiens derrière lui, soit quelques centaines de milliers de voix de moins que celles qui ont donné les clés du gouvernement à Mark Carney…

À 41,4 % d’appuis, le chef sans siège est à un battement de cils (39,6 %) du pourcentage de voix qui avait donné une majorité à Stephen Harper en 2011. Et c’est un plus grand appui que celui récolté par Justin Trudeau quand il a gagné sa majorité de 2015.

Si c’est une drôle de défaite pour M. Poilievre, c’est une victoire bizarre pour M. Carney. Il n’a rien volé, au contraire. Son prédécesseur était périmé comme une pinte de lait oubliée dans le coffre de la voiture pendant deux semaines en pleine canicule. Mais M. Carney hérite d’un pays divisé, quasiment en deux.

La leçon de cette élection ? C’est qu’on ne sait jamais. On ne sait jamais ce qui peut arriver en politique… Et dans la société au sens large. Cette élection en est la preuve ultime.

La politique est prévisible jusqu’à ce qu’elle ne le soit plus. Un parti peut être destiné au pouvoir jusqu’à ce qu’un phénomène inattendu dans l’univers ne pulvérise des lois considérées jusque-là comme immuables. Trump a eu cet effet Big Bang dans la politique canadienne ces derniers imprévisibles mois, ce qui a mis en échec un Poilievre qui se destinait au pouvoir.

Imprévisible ?

Je n’avais jamais pensé que le NPD pourrait disparaître. Au vu des résultats de lundi, c’est une réelle possibilité. Avec sept députés – aucun en Ontario –, les néo-démocrates vont perdre ressources et visibilité.

Imprévisible ?

L’automne dernier, j’ai interviewé un Yves-François Blanchet dominant selon les sondages, qui montraient un Bloc quasiment en position de former l’opposition officielle. C’était évidemment un scénario tiré par les cheveux, mais c’était un scénario qui circulait parce que le NPD et le PLC-Trudeau étaient dans le sous-sol.

Imprévisible ?

On peut penser ce qu’on veut de Pierre Poilievre, mais les résultats de cette élection hors normes montrent que même dans la défaite, il est une force politique redoutable.

Les libéraux devraient avoir le triomphe très, très modeste.

Maintenant que le gouvernement est formé par les Libéraux, quel est l'avenir du pays ? Est-ce Cacarné va être soudoyé par la grosse face de Cheetos ? Durant la campagne, il semble que Cacarné n'a pas dévoilé son plan, sans doute que son plan est de vendre le Canada dès qu'il va remarquer que la dette deviendra une ex croissance économique et que son statut de premier ministre va devenir avec argent bien sonnant, gouverneur du 51ième état des États-Unis !

En fait, l'unité canadienne va disparaître aussi vite qu'elle a apparu depuis que le Canada est le Canada, c-à-d, lorsque les provinces se doteront de la souveraineté. Déjà que l'Alberta penche à ce sens et que le Québec choisira le PQ aux prochaines élections provinciales.

Les Rednecks ont maintenant un chef, il se nomme Cacarné !

On ne le connait pas beaucoup. On va le voir aller.

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C'est de la même graine que la grosse face de Cheetos, même façon de s'enrichir mais plus sournoisement. Faut pas oublier qu'il est en faveur du paradis fiscal en plus d'être la mire du fisc.

C'était le moins pire de gang malheureusement.