Réforme Drainville: une pression sur les enseignants pour do (Forum)

par Jéromec, vendredi 02 juin 2023, 12:57 (il y a 301 jours) @ Dédé


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Réforme Drainville: une pression sur les enseignants pour donner de bonnes notes?
Quebec
GENEVIÈVE LAJOIE
Vendredi, 2 juin 2023 05:00
MISE À JOUR Vendredi, 2 juin 2023 05:00
La Centrale des syndicats du Québec (CSQ) craint que la réforme Drainville en éducation n’exerce une «pression indue» sur les enseignants pour donner de meilleures notes aux élèves.

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Le projet de loi qui revoit la gouvernance du réseau scolaire est loin de faire l’unanimité. Les pouvoirs accrus du ministre font l’objet de vives critiques.


«[La réforme] nous fait craindre une pression indue sur les enseignantes et enseignants, sans que soit pris en compte le contexte dans lequel elles ou ils enseignent ni les caractéristiques des élèves qui composent leur classe», peut-on lire dans le mémoire qui sera présenté vendredi en commission parlementaire.

En effet, Bernard Drainville pourra déterminer les cibles et objectifs de réussite scolaire des élèves. Son fameux tableau de bord lui permettra aussi d’identifier les écoles et les classes où les résultats sont moins bons.

C’est sans parler de son pouvoir d’infirmer les décisions, voire de limoger les patrons des centres de services scolaires. Une situation qui rassemble tous les ingrédients pour engendrer de la pression sur le réseau d’atteindre à tout prix les cibles de réussite, s’inquiète la centrale syndicale.

«Les données récoltées peuvent certes apporter un éclairage utile au pilotage du système éducatif. Cependant, la manière dont elles sont utilisées peut aussi entraîner des dérives qui ne serviront ni les élèves, ni le personnel scolaire, ni la société en général», plaide la CSQ.

Les chercheurs universitaires inquiets

Les chercheurs universitaires sont également inquiets de la création d’un Institut national d’excellence en éducation, qui aura d’importants pouvoirs de recommandation.

Dans une lettre qui sera acheminée vendredi à la ministre de l’Enseignement supérieur, Pascale Déry, quelque 200 universitaires disent craindre des conséquences graves sur l’orientation du financement de la recherche.


«Cela serait susceptible de contraindre les chercheurs et leurs collaborateurs des milieux de pratique, directement ou indirectement, dans leurs thématiques et méthodes de recherche, contribuant de facto à une homogénéisation de la pensée scientifique», soulignent les signataires.

Les opposants sont des «résistants au changement»

Bernard Drainville et François Legault ont toutefois déjà prévenu qu’il est primordial que le ministre de l’Éducation obtienne des pouvoirs additionnels pour réformer le réseau scolaire.

«Nous allons résister à la résistance au changement! Il y a beaucoup de résistance au changement. Toutes les fois que tu veux toucher à quelque chose, il y a toujours des lobbys qui se lèvent pour dire: “pas moi, faut surtout pas changer”», a affirmé jeudi le ministre Drainville, en ouverture des consultations.

Il est déterminé à appliquer sa réforme. «Oui, ça prend plus d’efficacité, ça prend plus d’imputabilité, ça prend plus de données pour avoir des meilleures décisions, pour savoir ce qui se passe dans nos écoles», a-t-il martelé, en mêlée de presse avec les journalistes.

Le premier ministre appuie d’ailleurs entièrement son ministre sans sa croisade. «Quand les résultats ne sont pas là, il faut avoir le pouvoir de changer les personnes qui prennent les décisions localement», a affirmé François Legault.

Drainville recalé

Les partis d’opposition déplorent la centralisation des pouvoirs. La députée libérale Marwah Rizqy estime même que le bulletin de Bernard Drainville comme ministre de l’Éducation est peu glorieux. Plus encore, il n’atteint pas la note de passage.

«L’été, habituellement, ça permet aussi aux élèves de faire un redressement. Il y a des cours de rattrapage cet été. Moi, j’espère qu’il va prendre le temps dès maintenant de comprendre les vrais enjeux en éducation. Parce que, lorsque le ministre de l’Éducation échoue en éducation, c’est tout le réseau qui échoue, incluant les enseignants qui commencent à être vraiment démotivés, mais aussi les élèves», a-t-elle déploré.


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